voilà l'histoire de ma maman.
Fin 98, je suis au boulot et là, je reçois un tél. de ma maman. Elle est mal fichue depuis qques temps, une toux et un rhume qui ne la lâchent plus. Elle décide d'aller chez le médecin. Comme elle est fumeuse, il lui fait, comme régulièrement, une radio des poumons. Il y a une grosse tache... Au tél., elle me dit qu'elle doit aller rapidement à l'hôpital car le médecin est inquiet, c'est peut-être une tumeur. Il faudra faire une biopsie, mais ne t'inquiète pas, me dit-elle, c'est peut-être juste dû à l'infection. Plus tard, le verdict tombe : cancer. Il faut opérer rapidement, dont acte. Bonne nouvelle, la tumeur était nette et a pu être totalement enlevée (1|3 d'un poumon). Mais bon, elle était attachée à l'os, alors radiothérapie quand-même, au cas où. Tout se passe bien, maman va mieux et à quasi récupéré la totalité de sa capacité plumonaire. Mais qques temps après, rechute, il faut faire de la chimio. Plusieurs fois, ça a l'air d'aller mieux, le cancer donne des signes de rémission et à chaque fois, rechute.
Les séjours à l'hôpital se succèdent, tantôt au cantonal de FR, tantôt à l'hôpital de Châtel (plus près,pour moi, puisque j'habite Châtel). Je vais la voir presque tous les jours après le boulot (depuis Lausanne, avec le recul, je me rends compte le nb de km que j'ai fait en 2 ans !!).
Puis, cette dernière séance de chimio qui s'annonce,plus dure, plus violente. Maman va perdre tous ses cheveux. Ca paraît ridicule comme sentiment, mais c'est, surtout pour moi, mais pour elle aussi, même si elle ne l'admettra jamais, un drame. Elle a depuis l'enfance ses magnifiques cheveux noirs longs, très longs et là, il ne restera plus rien. On va acheter sa perruque ensemble, la dame est très gentille et tout de suite, elle va couper un peu de longueur à ma maman, pour que sa coupe ressemble déjà un peu à celle de la perruque.
Et puis, un jour, elle me demande l'impossible pour moi : couper tout à raz, parce que tout tombe. Je ne peux pas, c'est ma tante qui va le faire. C'est la belle-soeur de ma maman, elle habite le même palier. Elle aura ce courage et pourtant, ce n'est pas facile non plus pour elle. Son mari, le frère de ma maman a, dans l'intervalle appris qu'il a un cancer de la plèvre, et son état est plus qu'allarmant (on enchaîne les visites à l'un et l'autre depuis qques temps déjà).
Bref, cette chimio est terrible, les effets secondaires pénibles. Maman commence a avoir des douleurs intorlérable à l'endroit de l'opération. Le médecin lui donne une ordonnance de morphine, la cortisonne ne fait plus d'effet.
février 2000, mon oncle va très mal, maman ne montre rien, mais je sais que ça lui flanque un sacré coup au moral. Le 18, mon oncle décède.
Sans rien montrer, ma mère va surmonter ce décès, s'occuper de ma grand-mère qui n'est plus que l'ombre d'elle-même, puisqu'en fin 99, elle a fait une grave chute sur la tête, a dû être trépannée et est maintenant comme un tout petit enfant que l'on doit nourrir, qui ne parle quasi plus et a de la peine à se mouvoir. Elle est comme un roc, ne laisse rien paraître, mais va très mal.
Au printemps, ça a l'air d'aller mieux. Son oncologue lui souhaite de passer un très bon été, de profiter. Sur le coup, ça ne nous a pas paru bizarre.
Quel bel été en effet, ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas été aussi bien. Elle a soutenu ma tante qui était si affectée par le décès de mon oncle. Ma tante, elle, la soutenait de son mieux pour l'aider, puisque je travaillais à 100% et ne pouvait pas tjrs être là.
le 30 juin, on fête ses 50 ans, l'espoir est permis, elle va si bien. Ses cheveux repoussent très vite. Bon, ils sont tout blanc, mais ça lui donne un style !
Et l'automne est venu... terrible, impitoyable. Son état se dégrade. Une nuit d'octobre, le tél. sonne. Elle a besoin d'aller aux toilettes, mais a tellement mal, elle n'y parvient pas. Quand je la vois, je panique, impossible de faire quoi que ce soit, elle a trop mal. Pourtant, elle avait enfin remangé le soir même, elle avait l'air d'aller un tout petit peu mieux, je ne comprends pas. J'appelle le médecin de garde, pas ravi du tout d'être là. Il n'y rien à faire pour l'instant, il faut l'hospitaliser. Il fera venir l'ambulance le lendemain.
Après qques jours à l'hôpital, son état empire, sous l'effet des médicaments, elle n'est plus trop connectée à la réalité et parfois raconte un peu n'importe quoi. Plus tard, ils la mettront dans une chambre seule. Et ce 18 octobre, à 21h, nous sommes à peine rentrés de l'hôpital et on nous appelle : votre maman ne passera pas la nuit.
Le mondre s'est écroulé sous mes pieds ce jour-là. Nous l'avons veillé à tour de rôle jusqu'à ce qu'elle s'éteigne, avec ma tante, mon mari et mon papa venu malgré qu'ils étaient divorcés. Sous le choc, ma tante vient vers moi, me prends par les épaules et me dit : "tu te rends compte que ça fait 8 mois aujourd'hui que son frère est mort !". Maudite date !
voilà, désolée, j'ai été très longue, mais c'est la première fois que je raconte ce qui s'est passé.