je vous ai raconté ce qui est arrivé à ma maman et voilà maintenant un peu l'histoire de ma chère grand-maman et surtout, parce qu'elle était si courageuse, j'aimerais vous raconter tout ce qu'elle a dû subir dans sa vie, parce que pour cela, je l'admire tellement.
Tout d'abord, elle a perdu son père qui s'est suicidé, pendu, si je me rappelle bien. Ensuite, elle a perdu une petite fille, à l'âge de 2ans. Puis, mon grand-père a eu un accident de moto, il est resté dans le coma un bout de temps (je ne sais pas exactement combien). Quelques années plus tard, son fils, âgé de 20 ans, s'est tué en vélomoteur, 3 semaines avant le mariage de mes parents. Vers l'âge de 40 ans, si je me rappelle bien, elle a fait une attaque et n'a plus pu travailler, mais elle a su redevenir super dynamique et pleine de vie ! Ensuite, la vie l'a un peu épargnée, jusqu'à ce qu'elle perde sa maman, mon arrière grand-mère, pour qui on ne saura jamais si elle est tombée volontairement du balcon du home, ou si elle a glissé. Ensuite, mon grand-père, vers 90 si ma mémoire est bonne, puis 2 de ses frères, en très peu de temps. Et puis, en 98, la catastrophe, ma mère tombe malade, et peu de temps après, mon oncle. Pour les deux, cancer, sans aucune chance de s'en sortir. Là, c'est le drame, elle est un peu perdue, paniquée à l'idée que ces enfants soient malades et devient maladroite. Elle chute très violemment dans les escaliers et nous avons perdu à tout jamais la grand-maman que nous connaissions. Elle ne peut plus marcher seule, n'arrive presque plus à parler, elle ne rentrera plus jamais chez elle car elle a besoin de qqun 24h sur 24. En 2000, mon oncle nous quitte, et son médecin a eu très peur que la nouvelle lui soit fatale, mais elle tient bon. 8 mois plus tard, ma maman rejoint ses frères et sa petite soeur, là encore, nous avons eu très peur qu'elle se laisse mourrir, mais non, elle lutte encore, mais son état empire. La seule joie depuis là, ma grossesse et ma puce qui est un vraie rayon de soleil pour elle, ses yeux pétillent à chacune de nos visites. Et puis, une première alerte, son état empire encore, mais ça va, la vie reprend son cours. Et en janvier 2005, le 9, ma tante nous appelle, le docteur pense qu'elle n'en n'a plus que pour très peu de temps. Elle respire mal et la vie s'en va. Nous la veillons et, pour la deuxième fois de ma vie, je vois qqun mourrir, sans pouvoir rien faire. J'appelle l'infirmière, qui me dit que non, ce n'est pas possible, pas si vite... il faut dire que toutes les infirmières s'étaient beaucoup attachées à ma grand-maman, elles ne veulent pas non plus que tout se termine, mais c'est bel et bien terminé.
Au revoir grand-maman, je t'aime très fort... tu me manques beaucoup. J'aimais venis chez toi après l'école, dormir dans l'ancienne chambre des garçons. J'aimais l'odeur des pommes quand tu nous faisais des beignets, les préparatifs interminables pour la Bénichon, et... toi si inquiète qu'il n'y ait pas asser à manger alors qu'on aurait pu être 10 de plus à table ! La vie a été si cruelle avec toi et pourtant, tu étais si tendre et si généreuse avec tout le monde.